L’alimentation est la cause d’un cancer sur deux

 

Henri Joyeux, le célèbre chirurgien cancérologue français, a donné sa première conférence en Suisse le 28 janvier sur le thème : « Alimentation et prévention des cancers et maladies de civilisation ». Interview.

 

Valérie Passello le régional

De plus en plus populaire, Henri Joyeux est notamment l’auteur de « Changez d’alimentation », grand succès de librairie qui en est à sa 7e rédition, tandis que ses conférences sur youtube cartonnent. Son humour et son bon sens le rendent accessible au plus grand nombre. Il répond au Régional par courriel depuis la France, avant sa venue dans le Chablais, pour sa première conférence en Suisse. Les fonds de cette soirée seront reversés pour la recherche contre le cancer.

 

Le lien entre notre alimentation et les maladies développées dans notre société est-il scientifiquement prouvé ?

> Oui certainement, par exemple pour ce qui concerne les cancers, que je connais bien, près de la moitié (48%) d’entre eux est liée à de mauvaises habitudes alimentaires. Il faut surtout compter avec les cancers digestifs, des seins chez les femmes et de la prostate chez les hommes, mais il y en a bien d’autres. Evidemment l’alimentation est un des facteurs en cause, associé à d’autres, certains validés scientifiquement: le tabac, les hormones, les stress, la pollution environnementale… Je rappelle aussi que le diabète de type III aux Etats-Unis, c’est le chemin vers les maladies neurodégénératives, telles Parkinson et Alzheimer, les scléroses en plaques, etc.

 

Quelles seraient les trois règles de base à respecter en matière d’alimentation pour conserver une bonne santé ?

> Se méfier des excès de viandes rouges et charcuteries, ainsi que des excès de produits laitiers de vache, qui apportent à la fois trop de lactose, trop de calcium et trop de facteurs de croissance qui ne sont pas destinés à un organisme humain. En 3e position, il y a les boissons sucrées consommées de manière excessive, tous les sodas et les boissons énergétiques.

 

En ayant de bonnes habitudes alimentaires dès le début de sa vie, pensez-vous sincèrement que l’on puisse éviter de développer un cancer, du diabète ou une obésité ?

> Ce sont les comportements de vie qui sont en cause. La prise de conscience se fait lentement, mais elle est précise. Je la mesure au nombre des personnes présentes dans mes conférences publiques. Les médecins s’intéressent aux signes cliniques et biologiques, mais le grand public lui, s’intéresse à la santé et pas aux maladies. Là est la vraie complémentarité.

 

Et si l’on modifie son comportement alimentaire « en cours de route », cela réduit-il significativement les risques, d’après vous ?

 

> Cela permettra au moins la diminution des récidives en cancérologie. Femmes et hommes atteints de cancers demandent de plus en plus de conseils nutritionnels. L’important est de faire passer au plus grand nombre des messages de comportements de santé et de les rendre possibles: comment orienter ses habitudes alimentaires dans le bon sens, comment réduire ou éliminer les pollutions environnementales, quels types d’activités physiques sont conseillés en fonction de l’état de santé de la personne.

 

Source : sante-nutrition.org